Une journée engagé avec SOlidarité femmeS Loire-Atlantique !

À l’occasion de la Journée du 8 mars qui consacre les Droits des femmes, SOlidarité femmeS Loire-Atlantique donne la parole à Patricia Lemarchand et Catherine Vidal lors d’une conférence engagée, puis à Typhaine D pour son spectacle Contes à rebours.

14H – 18H :
BILLETTERIE POUR LA CONFERENCE ENGAGÉE

L’intervention de Patricia Lemarchand
Les différences hommes/femmes en santé : un enjeu important, plus complexe qu’il n’y paraît

Patricia Lemarchand s’intéresse aux différences entre les hommes et les femmes en biologie et en santé. Elle cherche à comprendre leurs causes, notamment le rôle du sexe biologique. Elle montrera les enjeux liés à la difficulté de définir ce sexe biologique, qui relève d’avantage d’une catégorisation et d’un statut social que d’un fait biologique.

On a souvent tendance à considérer le sexe biologique comme une réalité fixe et binaire. Cette vision suppose que les différences entre hommes et femmes sont inscrites dans la nature et immuables. Pourtant, cette vision oublie que de nombreux facteurs sociaux et environnementaux influencent aussi le corps humain. En réalité, nos parcours de vie, nos expériences et notre environnement modifient notre biologie. Les hommes et les femmes ne vivent pas les mêmes situations. Selon qu’ils sont hommes ou femmes, ils et elles sont exposé·es à des réalités physiques, sociales, économiques et émotionnelles différentes. Cela influence leur façon de réagir au stress et leurs comportements. Ces différences ont des conséquences biologiques et montrent que la société façonne aussi notre santé. Les sciences sociales et les études de genre remettent en question cette vision figée du biologique depuis longtemps. Pourtant, en biologie et en médecine, ces idées peinent encore à être prises en compte. Ce manque de dialogue limite la recherche et peut empêcher une compréhension plus globale des différences entre hommes et femmes.

Patricia Lemarchand est médecin (pneumologue) au CHU de Nantes et professeure de biologie cellulaire à Nantes Université. Elle a récemment codirigé l’ouvrage multidisciplinaire « Qu’est-ce qu’une femme ? » (Editions Matériologiques), où elle s’intéresse notamment à la bicatégorisation hommes/femmes dans la recherche biomédicale.

L’intervention de Catherine Vidal
Cerveau, sexe et préjugés

Comment se fabriquent les filles et les garçons ? Comment se forgent nos identités de femmes et d’hommes ? La découverte de la « plasticité cérébrale » apporte un éclairage fondamental sur les mécanismes neurobiologiques de construction de nos identités de genre, en interaction avec l’environnement social et culturel. Rien n’est à jamais figé ni programmé dans le cerveau depuis la naissance. C’est une véritable révolution pour la compréhension de l’humain. Néanmoins, les préjugés qui font croire à un déterminisme biologique inné des différences d’aptitudes et de comportements entre les sexes sont encore vivaces. Une réflexion éthique s’impose : le risque est toujours bien présent de justifier l’ordre social par un ordre biologique, ouvrant la porte au sexisme, au racisme et à l’intolérance.

Catherine Vidal est neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur de Paris, co-fondatrice du réseau international de recherches sur le cerveau et le genre « NeuroGenderings ». Elle siège au Comité d’Éthique de l’Inserm où elle co-dirige le groupe de travail « Genre et Recherches en Santé ». Elle est membre du Haut Conseil à l’Egalité et des associations « ONU Femmes France » et « Femmes et Sciences » et co-éditrice de la collection « Egale à Egal » chez Belin. Elle est Officière de la Légion d’Honneur.

Sélection de publications

– « Nos cerveaux, tous pareils, tous différents ! « , Belin 2015

– « Cerveau, sexe et pouvoir » (avec D. Browaeys), nouvelle édition Belin, 2015

-« Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner : un enjeu de santé publique » (www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sexe_genre_soigner-v9.pdf, 2020)

– « Femmes et santé : encore une affaire d’hommes?  » (avec M. Salle), Belin 2017

– « Nos cerveaux resteront-ils humains ? » ed.  Le Pommier, 2019

19H30 – 21H
BILLETTERIE POUR LE STAND-UP ENGAGÉ

Le spectacle de Typhaine D
Contes à rebours

« Elle était une fois » une réécriture anti-sexiste des contes de fées. Les personnages connues de notre enfance (Blanche Neige, Cendrillon, la « Grande Chaperonne Rouge », Shéhérazade, etc.) viennent se raconter elles-même et à la Féminine Universelle, une langue ou le masculin ne l’emporte plus ! Ces Héroïnes, enfin valorisantes et valorisées, ressemblent alors aux femmes d’aujourd’hui, proposent des pistes d’émancipation et de soin, d’estime de soi et de sororité, des outils de compréhension des mécanismes de violences et d’oppression, tout en amenant chacune et chacun à s’engager pour plus de justice et d’égalité.

Typhaine D est autrice, comédienne, metteuse en scène, chroniqueuse média, formatrice, conférencière engagée pour les Droits des Femmes, des Enfants, l’animalisme et l’écologie. Elle est l’inventrice d’une langue à la Féminine Universelle et la créatrice des spectacles engagés à Paris et en tournée en France et ailleurs : « Contes à Rebours », « La Pérille Mortelle », « Devenir Vegane par Amoure » qu’elle a écrit, et « Opinion d’une femme sur les femmes » de Fanny Raoul.

–  Contes à Rebours, sa réécriture anti-sexiste des contes qui est aussi paru en livre en 2016, mise en avant sur le site d’éducation féministe matilda.éducation qui fonctionne avec l’Éducation Nationale et deux teasers ici et ici par Julie Rodrigue.
– La Pérille Mortelle, sa One Féminist Show sur l’actualité, les médias et la question d’une langue féministe qu’elle a inventée « La Féminine Universelle », et que l’on peut retrouver dans le dernier livre auquel elle a participé : « Les Utopiennes, bienvenue en 2044 » aux éditions la Mer Salée.
– et Opinion d’une Femme sur les Femmes, une manifeste féministe de la penseuse de notre matrimoine Fanny Raoul qu’elle met en scène et en voix.

Ses spectacles tournent pour certains depuis 10 ans, un peu partout en France et dans les pays francophones, comme le Québec. Ils sont soutenus par la Mairie de Paris ainsi que par des médias et associations engagées ; et ont été joués entre autres à l’Assemblée Nationale, au Sénat, ou pour le Haut Conseil à l’Égalité.