C’est – hélas – devenu un marronnier de presse – les violences faites aux femmes, fléau endémique pour l’humanité sévit dans toutes les sociétés.
De moins en moins enfoui sous le tapis, mais jamais éradiqué. Pourquoi ?
Il n’y a pas un seul motif, il n’y a pas une seule origine. Les causes sont multiples, l’effet similaire : délétère.
Un constat ne fait guère de doute, pas encore l’unanimité, le manque (cruel) de moyens.
Pourtant, les faits se fracassent sur le mur de la réalité. Il suffit d’étudier un pays limitrophe – l’Espagne- qui a entrepris depuis dix ans une vraie politique. Ses chiffres en sont un révélateur froid.
Avant la mise en œuvre des moyens étaient recensés 77 meurtres de femmes. Aujourd’hui (encore) 47. Mais tout de même. Quel résultat !
Au-delà des chiffres bruts, une juridiction spécifique a été mise en place, les procureurs ont ordre d’instruire chaque dossier et ne rien laisser à la fatalité. Un site dédié permet de recenser, dans chaque province, les chiffres, les classer de façon quasi instantanée… tandis qu’en France il faut huit mois pour disposer d’un ratio.
Certes, ce site ne prévient pas un coup mortel, l’emprise ou la manipulation ! Il traduit simplement et efficacement les efforts déployés dans la lutte aux violences faites aux femmes.
Afin de replacer une réalité dans son contexte, là où l’Espagne avec un tiers de population en moins qu’en France, dépense 5,50 € par habitant pour cette cause, la France en consacre 0,50 €.
Chaque année en France un chiffre demeure constant : plus d’une centaine de femmes tuées, 102 en 2023. 244 000 victimes enregistrées la même année, soit deux fois plus qu’en 2018. Tout juste peut-on objecter d’une conséquence de la libération de la parole… mais in fine, c’est se satisfaire de l’arbre qui cache la forêt.
Les moyens manquent-ils dans notre pays ? Poser la question c’est déjà y répondre. Sans compter la bataille de communication sur les montants alloués.
Un autre exemple de dilution des moyens alloués concerne ceux dévolus à l’hébergement. Leur mauvais fléchage ou plutôt l’absence de fléchage en la matière laissent une carence profonde. Une absence de politique, où l’on mélange les ayants droits qui n’ont pas les mêmes problématiques et les femmes victimes de violences conjugales qui présentent des spécificités et des besoins bien différents. Cette absence d’identification claire perd en efficacité tant par sa nature que par le volume des montants.
Ce sont des constats implacables qui devraient permettre une prise de conscience à tous les niveaux de la population et de l’appareil de l’état.
À terme, il serait bien aussi de se pencher sur la prévention pour ce qui concerne le traitement des agresseurs, surtout leur identification (certains enfants témoins de ce type d’acte reproduisent ce qu’ils considèrent être la norme).
Bien plus largement, la société doit impérativement poursuivre, accélérer, amplifier sa mue vers une stricte et complète égalité des droits Femmes-Hommes afin de briser un patriarcat entretenu comme parangon.
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