Philosphe Allemande – ouvrage La crise de la culture – Gallimard, 1972.
Les violences conjugales sont basées sur une relation de domination au sein du couple.Comme toutes les violences, elles sont intentionnelles, et représentent une atteinte au droit fondamental des personnes à vivre en sécurité, une atteinte à leur dignité et à l’intégrité de l’autre.
« La violence peut être exercée par un homme à l’égard d’une femme, par une femme à l’égard d’un homme ou par n’importe quelle personne à l’égard de son partenaire dans un couple homosexuel ; néanmoins, pour des raisons qui tiennent à la structure même de la société, celle qui est exercée envers les femmes est de loin la plus répandue. Dans 98 % des cas recensés, l’auteur est un homme. »
Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage « Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple » – éditions Oh ! – 2005
Les violences conjugales sont un processus au cours duquel un partenaire exerce à l’encontre de l’autre, dans le cadre d’une relation privée et privilégiée, des comportements agressifs, violents et destructeurs. L’emprise et la peur du conjoint enferment la victime dans un conditionnement dont il lui est difficile de sortir sans aide. La violence conjugale entraine des conséquences graves qui peuvent aller jusqu’au décès de la victime.
Les violences conjugales sont condamnées par la loi
« Les violences conjugales, quelle qu’en soit la forme, sont avant tout une transgression de la loi pénale, une infraction, et doivent donc être désignées comme telle pour en interrompre le cycle ou la répétition ».
(Édouard Durand – ouvrage Violences conjugales et parentalité, Protéger la mère c’est protéger l’enfant – L’Harmattan 2013)
Les violences conjugales ne sont pas un simple conflit, ni un acte accidentel. C’est un problème sociétal qui ne peut pas être abordé sans interroger les rapports de genre au sein de notre société. Les violences conjugales s’intègrent dans des violences de genre (toutes les violences commises envers les femmes en tant que femmes) et reposent sur un ensemble de facteurs historiques, culturels, sociaux et psychologiques qui traduisent un rapport de domination des hommes sur les femmes.
Il n’y pas pas de profil type de femme victimes de violences conjugales. On les rencontre dans toutes catégories sociales, toutes les nationalités et tous les âges.
Les violences conjugales sont le produit de l’éducation. C’est pourquoi il est indispensable de miser à la fois sur la sanction pénale, l’éducation et la prévention, pour modifier ces comportements inadmissibles.
Des engagements internationaux
La convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences domestiques (Convention d’Istanbul -2013, ratifiée par la France en août 2014) « repose sur l’idée qu’il s’agit d’une forme de violence sexiste dans la mesure où elle est exercée sur les femmes parce qu’elles sont des femmes. Il incombe à l’État, sous peine d’être en faute, de lutter efficacement contre cette violence sous toutes ses formes en prenant des mesures pour la prévenir, en protégeant les victimes et en poursuivant les auteurs. Selon la convention, il est clair que la parité ne sera pas une réalité tant que la violence sexiste persistera à grande échelle, au vu et su des organismes publics et des institutions ».
www.coe.int/t/dghl/standardsetting/convention-violence/brief_fr.asp
L’Organisation des Nations Unies, avec l’Organisation Mondiale de la Santé, ont reconnu clairement que ces violences sont intentionnelles, qu’elles représentaient une atteinte grave aux droits et à la dignité des personnes, et qu’elles sont à l’origine d’atteintes à leur intégrité psychique et physique. Elle reconnaît également la spécificité des violences faites aux femmes et aux filles, et les décrit comme des violences sexistes fondées sur la domination masculine et les inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes, et comme un marqueur du contrôle social des femmes. Les violences sont donc reconnues comme une question de droit et non une question d’intimité, de sexe, de couple, de famille, de coutume ou de culture, et les conséquences des violences sont une question de santé publique.
memoiretraumatique.org/memoire-traumatique-et-violences/dossiers1.html